Joël Robuchon

De ses débuts chez Jamin, on garde l’image d’un maître de la grande gastronomie française et d’un plat tout simple qu’il a su réinventer, la purée de pommes de terre : des rattes rien que des rattes et du beurre, beaucoup de beurre et un coup de main incomparable pour faire de ce plat familial un moment d’intense gourmandise.

Joël Robuchon c’est aussi le chef qui a su apprivoiser le petit écran bien avant la vague des Top Chef et autres Masterchef. Son émission « Bon appétit bien sûr ! » est la première à démocratiser la cuisine des chefs. Mais contrairement à Raymond Oliver qui fut le précurseur en ce domaine, ce n’est pas lui la star derrière les fourneaux mais ses amis chefs qui, à tour de rôle, viennent mettre en avant un produit ou une recette de leur région.

Par ses ouvrages culinaires, il est un des premiers à mettre en avant la saisonnalité de la cuisine et les produits du terroir. Avec « les dimanches de Joël Robuchon » on découvre que chaque chose se savoure en temps voulu, que les tomates explosent de saveur en été et que les coquilles Saint-Jacques font un meilleur mets de réveillon que le homard.

Joël Robuchon devient aussi le grand Ambassadeur de la cuisine française dans le monde. Il ouvre des restaurants de Tokyo à Las Vegas, mettant en avant tous les chefs dont il reconnaît le travail.

Mais surtout Joël Robuchon est le premier à faire sortir les chefs de leur cuisine. Avec les ateliers, il invente le concept de la cuisine au milieu de la salle avec un ballet de chefs en tablier noir et rouge rappelant le Japon dont il est tombé amoureux.

C’est en cela aussi que Joël Robuchon fut révolutionnaire. Le monde de la cuisine a perdu son mentor. Il restera à jamais le grand maître de la gastronomie française.