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Terroirs de Chefs

Les mots à la bouche

La chronique culino-littéraire de Louis Carzou

Une tête de garniture, le persil ? C’est le bouquet.

Quoi ? Il conviendrait maintenant de s’intéresser au persil ? Cette garniture pour plats en sauce, ce nœud papillon végétal, souvent d’occasion, que l’on recycle de poissons borgnes en viandes énervées ?

Vous craignez déjà d’avoir la nostalgie des bûches ?

Rassurez-vous, pour les langues de bûche, il n’y a pas de saison...

Qu’il soit dur à cuire ou d’humeur à distribuer les omelettes..

Mieux vaut pas chercher des noises à l’enfant d’une poule : c’est ce que nous rappelle, fort à propos, l’argot lorsqu’il nous pond une expression... à base d’oeuf.

Sur la langue, je ne dis pas…

Mais dans la langue, le verdict est sans appel : l’artichaut est un imposteur

L’impératrice souterraine n’a pas toujours droit aux sunlights des lexiques…

Le destin de la truffe dans l’argot, c’est un peu l’histoire… de Josiane Cendrillon qui aurait loupé le dernier métro. A la fin, elle boite.

Ce grain d’épice qui empêche nos repas de tourner en ronron

Garde tout son piquant lorsqu’il fleurit sur les terres de l’argot

Anodin, le sorbet ?

C’est oublier que le Malin n’aime rien tant que se faire passer pour anodin...

Ce pilier de notre gastronomie est menacé par une drôle de farine : le marketing

“Bonjour madame ! Je voudrais un demi-bonheur pas trop cuit”… Ridicule ? Nous sommes bien d’accord. Inimaginable ? Détrompez-vous…

Les aventures de ce fruit dans notre vocabulaire nous permettent d’explorer

… la face cachée de la poire

Depuis des siècles, la langue lui fait des misères : il faut réhabiliter le navet !

Devenu l’incontournable synonyme des films que l’on aurait préféré ne pas voir, le sort linguistique du navet est une injustice qu’il faut faire cesser !

En boite ou Garde-à-vous !

Avouez-le, jusqu’ici, vous pensiez que le sort de ce petit poisson se limitait à s’afficher comme la vedette des conserves. 

Des joues roses, une vue de lynx, de jolies fesses,

Les vertus que l’on prête aux carottes sont innombrables ! Mais, quand l’argot s’empare de cette racine potagère, c’est une autre histoire…

Une tranche de bœuf

Taillée dans l’épaisseur du filet, bardée de lard, on pourrait prendre le tournedos pour quelque symbole carnassier ! 

Parisienne ou mousseline

On prête à Marie-Antoinette l’entrée fracassante des ces boules de pâte levée dans l’Histoire…

Des jaunes d’œufs, de l’huile, de la moutarde

Quoi de plus simple que cette sauce ? Pourtant, chez les linguistes, c’est une sacrée mayonnaise.