Miss Kô
La nouvelle cantine chic japonisante
Le génie Starck frappe encore
Que les puristes des mets japonais raffinés s’éloignent. Car on vient d’abord chez Miss Kô pour une expérience. Ce « collage fou » comme se plaît à dire Starck, invite sans conteste au voyage. Mais un voyage onirique, en compagnie d’une Alice au Pays des Merveilles qui nous ferait découvrir des théières géantes, voyage mêlé d’hallucinations devant ces gros champignons shitake semblant avoir poussé au sommet des étagères. Back to reality, au fond du restaurant, en suivant ce Kâ lumineux, on se retrouve à Tokyo, dans une rue commerçante où le bruit des vapeurs et des échoppes enivre.
Sous l’œil bienveillant de Miss Kô, fantasme de David Rocheline (qui a créé fresques et assiettes), on découvre une carte foisonnante. Sushis, makis, bo bun, tataki, burgers revisités. L’inspiration est asiatique mais aussi américaine. N’oublions pas que le patron (aussi propriétaire des Paradis du Fruit) partage sa vie entre la France et les Etats Unis.
Le plat phare de la maison - car il en faut un – est une merveille. Derrière le nom inventé de sashizza se cache une pâte de gyoza croquante sur laquelle repose un mince sashimi de thon, parfumé à l’huile de truffe et aux pousses de shiso. Tellement addictif que l’on en redemande, à partager entre les convives.
Puis la sushi party peut commencer. Certains sont très convaincants comme ces yellowtail (sériole d’élevage) concombre et sauce piquillos, d’autres surprennent comme ce Baron rouge qui dévoile un roquefort écrasant le goût du poisson, les autres peinent à dissimuler leur inspiration américaine, la faute à une spicy mayo trop présente.
Le tataki de bœuf est juste saisi, la viande fond et les tempuras de haricots verts donnent l’illusion de manger des frites. S’arrêter là serait une mauvaise idée car les desserts s’avèrent être la bonne surprise comme ce cheesecake à l’appareil parfait ou ces shu-shu totalement régressifs à partager. Qui osera gravir cet Himalaya des Empereurs ? La classique boule coco est revisitée en grosse meringue où le chocolat blanc se marie avec une crème fouettée au yuzu.
L’expérience Miss Kô est sensorielle, on viendra la vivre à plusieurs car ici, on partage. La table, l’assiette, les mets, les avis.
Vanessa Besnard
Terroirs de Chefs
Miss Ko
49-51 avenue George V
75008
01 53 67 84 60
Métro George V
Ouvert tous les jours
Sushis parties de 40 € à 80 € à partager
Carte 40 €