Lacanche
Les pianos mettent le feu sur scène
S’il ne suffit pas d’avoir un beau piano pour se prétendre musicien, ça aide un peu plus côté fourneaux pour se prétendre cuisinier.
Car si l’outil ne fait pas tout, il est tout de même à lui tout seul une bête de scène qui « met le feu », comme dirait un chanteur français qu’on ne présente plus. Et avec une Lacanche, objet de désir 100% made in France et modulable à l’envie, ça raisonne fort dans la casserole.
Et l’écho du piano ne date pas d’hier dans ce petit coin de Bourgogne. Si l’activité métallurgique est attestée dès le Haut moyen-âge dans le village de Lacanche, les premiers fourneaux voient le jour au XIXe siècle, sur des terres où la gastronomie et le vin ont déjà acquis leurs lettres de noblesse. L’histoire de l’entreprise est classique : développement, diversification de l’offre (instruments de cuisson, etc.), bassin de clientèle de plus en plus important.
Délocalisation pour accroître les marges ? Pas vraiment le genre de la maison qui revendique l’enracinement local. La famille Augagneur, qui dirige l’entreprise bourguignonne depuis de longues années, veille à maintenir les valeurs historiques tout en insufflant l’essentiel modernité à ses 120 salariés. L’obtention du label « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV) est d’ailleurs venue concrétiser cette dimension exceptionnelle du savoir-faire artisanal et industriel de la marque.
Vous avez un besoin irrépressible de jouer du piano ? Il vous faudra prendre un peu de temps pour réfléchir, écouter, regarder, tester puis choisir. Car l’artisan-musicien n’est pas un adepte de la musique de garage. Point de stock ici. Au choix : 21 couleurs, 4 finitions, 12 modèles et 8 types d’éléments de cuisson pour des pianos qui peuvent atteindre allègrement les 2,30 mètres de long. Ca fait de l’octave ! Flux tendu oblige, les délais de livraison se situent entre six à huit semaines, et le coût varie entre 3 500 et plus de 12 000 euros pour les quelques milliers de modèles d’exception qui sortent chaque année des ateliers.
Les traditions séculaires – précisons que l’assemblage des pianos se fait encore manuellement -, n’exclut pas de répondre aux attentes du client d’aujourd’hui. Recyclages des matériaux, éco-conception dans l’élaboration des produits mais également engagement à pouvoir fournir des pièces de remplacement pour de vieilles gazinières marquées par le temps. Chez Lacanche, on respecte autant le client que son piano ! C’est bien connu, la musique se moque bien des frontières : la clientèle est de plus en plus d’origine étrangère, 40% aujourd’hui, probablement plus demain. Si la musique adoucit les mœurs, le piano gastronome Lacanche, lui, met le feu en cuisine. Parure classique, pop, rock ou tango, le piano gastronome met le feu sur scène, en mode majeur.
Franck Pinay-Rabaroust
Terroirs de Chefs