L'Alose
L’alose au creux de la vague…
Ce poisson anadrome à la chair délicate se fait de plus en plus rare…
Poisson migrateur, l’alose se développe en mer mais vient se reproduire en eau douce (estuaires, fleuves, rivières). Une pêche intensive (industrielle et sportive), la pollution et la multiplication de barrages et d’écluses souvent infranchissables ont raréfié sa population...
De la famille des clupéidés (hareng, sardine…), l’alose possède un corps oblong, aplati latéralement, et une grande bouche dirigée vers le haut. Sa nageoire caudale est très échancrée et son unique nageoire dorsale présente des rayons flexibles. Sa ligne latérale comporte plus de soixante-dix écailles. Le dos de l’alose est souvent bleuté avec des reflets métalliques, assorti parfois de teintes olivâtres. Ses flancs sont cuivrés et son ventre argenté… Les deux espèces principales sont la grande alose (alosa alosa), d’une taille de 30 à 70 cm et pouvant peser jusqu’à 3 kilos. On la retrouve dans les bassins de la Loire, de la Garonne et de l’Adour et plus rarement dans celui du Rhône. Elle présente une ou deux taches noires sur l’opercule, à la différence de l’alose feinte (alosa agone) possédant huit à douze taches noires en arrière de l’opercule. Plus petite que la précédente, celle-ci vit surtout dans les fleuves côtiers et les grands fleuves atlantiques. Elle mesure entre 25 et 40 cm et pèse jusqu’à 1,5 kilo.
De mœurs grégaires, l’alose forme des bancs importants. Elle se nourrit notamment de plancton et d’invertébrés pélagiques. La reproduction a lieu la nuit, de mai à juillet (juin pour l’alose feinte). Elle s’accompagne d’une forte agitation et d’un bruit caractéristique appelé le « bull ». En général, les géniteurs ne survivent pas à la reproduction. Les alevins ou « alosons » vivent quelques mois en rivière puis gagnent la mer où ils deviennent mâtures à l’âge de 4 ans (3 ans pour l’alose feinte).
La saison étant extrêmement courte, l’alose est commercialisée seulement au début du printemps (mars-avril). Les tonnages (toutes formes de pêche confondues) sont de plus en plus réduits (300/400 tonnes). Un poisson de qualité doit avoir des écailles bien adhérentes, une chair ferme et élastique au toucher, un œil vif, clair et bien bombé. D’une chair appréciée, l’alose peut-être grillée, pochée au court-bouillon ou en poissonnière, voire farcie et braisée au four.