Le Poulpe
pêche par défaut…
Objet d’une pêche intensive, sa production tend à diminuer…
Fiche d’identité
Mollusque céphalopode (comme le calmar, la seiche ou l’encornet…) datant du cambrien, le poulpe (du grec polypus, signifiant « plusieurs pieds ») possède huit tentacules (1m de long chacune munies de 250 ventouses) au milieu desquelles se trouve une bouche équipée d’un bec (type perroquet) pour découper ses proies (crustacés, petits mollusques…). Son corps mou en forme de sac à l’aspect verruqueux possède une cavité palléale (manteau) munie d’un entonnoir, pour respirer et se propulser. Elle contient aussi une poche à encre noire qu’il éjecte pour faire écran à ses prédateurs. De plus, de nombreuses cellules chromatophores lui permettent de modifier sa couleur pour se confondre avec l’environnement. Cet animal sédentaire au cycle court (un an pour la femelle et deux pour le mâle) peut vivre jusqu'à 300 m de profondeur pour certaines espèces.
Deux genres dominent le marché mondial.
L’Octopus (deux rangées de ventouses sur les bras) regroupe :
- Octopus vulgaris : pieuvre ou poulpe commun (Méditerranée, Atlantique, Pacifique), espèce la plus commercialisée (gris, jaune ou brun rougeâtre), manteau de 10 à 20 cm en moyenne (1 à 3 kg) et parfois jusqu’à 23 cm (10 kg) ;
- Octopus macropus : poulpe tacheté (Atlantique, Pacifique, Méditerranée), brun rougeâtre et nombreuses taches blanches, manteau jusqu’à 14 cm (2 kg).
L’Eledone (une seule rangée de ventouses par bras) comprend :
- Eledone cirrhosa : poulpe blanc (Méditerranée, Atlantique, Atlantique Centre-Est), chair tendre (jaunâtre à rouge brunâtre et taches couleur rouille), manteau jusqu’à 16 cm de long pour les femelles (800g) et 11 cm pour les mâles (400g) ;
- Eledone moschata : poulpe à la saveur musquée (Méditerranée, côte ouest de la péninsule ibérique), gris brunâtre avec grandes taches noires, manteau jusqu’à 14 cm de long (600-700 g).
Production et consommation
Le poulpe se pêche au casier, au chalut, à la senne, à la turlutte, au pot à poulpe. La production mondiale a atteint 350 000 t en 2008 (Asie, Afrique, Méditerranée…). La surpêche opérée sur plusieurs sites (Atlantique Centre-Est…) a entrainé une baisse de la réserve halieutique et des quotas ont été instaurés (zone COPACE)…
En France, la production (criées) a diminué (1 485 t en 2008 contre 1 220 t en 2009) alors que les achats des ménages ont crû fortement en 2009 (451 tonnes, +23,8%) par rapport à 2008 (365 t). Les importations ont atteint 3 325 t (2008).
(Sources : FAO, FranceAgriMer, SeaFood Alliance)
Sur le Marché de Rungis
« Nous vendons l’Octopus vulgaris (Méditerranée) frais et congelé, soit 4 à 5 t par semaine, précise Failli Raffaello, commercial de la société J’Océane. Le frais est pêché sur les côtes algériennes et expédié par avion. Le congelé est préparé en Espagne… ».
Jean-Édouard Hastings
Photo DR