La Poire, le « fruit des dieux »…
Juteuse et fondante, elle incite au pêché de gourmandise…
Originaire de Chine (4 000 ans avant J.C.), le poirier (pyrus communis, famille des rosacées) s’est répandu en Europe occidentale au XVIe siècle. De tous les arbres fruitiers, sa longévité est la plus importante (200-250 ans)…
Fiche d’identité
Fruit des dieux selon Homère, la poire est un fruit à pépins de forme oblongue et climatérique. Placée sous atmosphère contrôlée où l'amidon se transforme en sucre, elle reste ferme avec une texture lisse, tendre et agréable. Parmi les 1 500 variétés répertoriées, seule une douzaine occupe le marché. On les distingue selon leur période de maturation :
- Les poires d’été (60% de la production, de juillet à octobre) concernent la Bon-Chrétien Williams ou Williams ou Bartlett, (peau jaune, lisse, juteuse et fondante), la Guyot (fine, fondante, assez fragile, épiderme jaune).
- Les poires d’automne (de septembre à février) dont la Conférence (la plus cultivée dans l’UE, résistante, juteuse, peu acidulée), la Doyenné du Comice (chair blanche, juteuse, peu sucrée), la Beurré Hardy (sucrée, parfumée, fragile), la Packam’s Triumph (d’Australie, peau épaisse vert à jaune, chair fine peu sucrée), l’Alexandrine Douillard (jaune dorée, sucrée, ferme, peu parfumée), la Louise-Bonne d’Avranches (petite, lisse, légèrement acidulée, épiderme cireux).
- Les poires d’hiver (de décembre à mars) : l’Angelys (assez sucrée et juteuse), la Passe-Crassane (la plus tardive, fruit rond brun clair, juteuse et granuleuse).
Production et consommation
En 2009, la production européenne était de 2 644 000 t contre 2 180 000 t en 2008 (+ 21%). La France se classe au cinquième rang (202 000 t, + 28 % vs 2008) derrière l’Italie (855 000 t), l’Espagne (429 000 t), la Belgique (307 000 t), les Pays-Bas (301 000 t) et le Portugal (248 000 t).
Les vergers français les plus importants sont localisés en région PACA (43%), devant la région Rhône-Alpes, le Centre, les Pays de la Loire… Après une chute en 2008 (- 6,96 % vs 2007), la consommation a progressé en 2009 (+ 4,26 %). Cependant, une baisse de production est prévue pour 2010 (- 14%, la plus faible des dix dernières années) liée à une réduction du verger (-2% en 2009 et -13% depuis 2005). (Sources : Interfel, FranceAgriMer, Prognosfruit, Semmaris)
Sur le Marché de Rungis
En 2009, 19 154 t de poires ont été vendues (+ 1% vs 2008) sur le MIN dont 11 728 t d’importation.
Selon M. Laurent Bernard, directeur de la société Coicault Thomas SA : « Nous sommes sur la fin des poires d’été (Guyot de Provence) et attaquons les poires d’automne (Louise-Bonne, Conférence, Comice des Hautes-Alpes). Les poires représentent un tiers de notre volume annuel de fruits… ».
Jean-Édouard Hastings
Photo : Aprifel / Henri Yeru