Christophe Bacquié
La Corse au cœur
Le Sud et la Méditerranée dans l’assiette.
La mer, la montagne, le maquis sont son environnement naturel, Christophe Bacquié a en effet grandi en Corse. Il passe son enfance à Lumio où « enfant de la balle » il aide ses parents propriétaires de l’Hôtel Bellevue. Puis, il fait ses classes au lycée professionnel de Balagne à l’Ile Rousse.
Là, nait sa passion de la cuisine, qu’il va cultiver en famille. Farouche, un brin rugueux, c’est-à-dire «corse », fou de maquis ce jeune homme s’éloigne difficilement de sa terre natale. Il rejoint la capitale où il n’est pas très heureux. Il se perfectionne dans différents établissements, en premier lieu à l’hippodrome de Vincennes. Il passe ensuite à l’Amphyclés avec Philipe Groult, au Sofitel-Défense, au Plaza, avant d’intégrer l’équipe de la Maison Prunier où il se familiarise avec le caviar d’Aquitaine, les poissons et les fruits de mer grâce au chef Gabriel Biscay.
Il revient ensuite dans le Sud et intègre les cuisines de L’Oasis à Mandelieu-La-Napoule avec Stéphane Raimbault et Louis Outhier, personnages charismatiques et généreux. Mais la Corse lui manque, et en 1997 à vingt-cinq ans, il retourne au pays à Lumio et intègre comme sous-chef le restaurant de La Villa, établissement de la chaîne des Relais et Châteaux. Un an après il partage la responsabilité des cuisines avec Jean-Luc Debeuf.
En 2000 il rencontre Sébastien Sevellec, dont il épouse la sœur, et qui sera son second jusqu’à son départ pour le continent.
Depuis 2002, ce cuisinier talentueux a amassé les récompenses les plus prestigieuses. Dès cette date, le restaurant « l’Alivu » de « La Villa » obtient sa première étoile Michelin.
En 2004, Christophe Bacquié obtient la consécration suprême de meilleur ouvrier de France « MOF » qu'il prépare dans les cuisines de Yannick Alleno, célèbre chef du Meurice, avec Gabriel Biscay qui s’est chargé de le préparer à ce concours. C’est le premier chef de l’ile de Beauté à obtenir cette distinction. Sa première étoile est rapidement suivie d’une deuxième étoile Michelin.
Il décide alors de relever un nouveau challenge et quitte la Corse pour la Provence. Couronnement de cette jeune carrière, Christophe Bacquié rejoint en 2009 les cuisines de l’hôtel du Castellet 5*, et réussit l’exploit de retrouver sa 2ème étoile pour le « Montecristo ». La direction lui confie alors la direction du pôle de restauration de l’ensemble du groupe « des Relais et Châteaux du Castellet ». Soutenu par Alexandra Perbet, directrice de l’Hôtel du Castellet Resort, Christophe Bacquié poursuit sur le continent son aventure culinaire.
Le « Montecristo » va permettre à Christophe Bacquié de démontrer tout son talent avec une cuisine raffinée, subtile, inventive entièrement dédiée au « sud », cette cuisine qui rend hommage aux beaux produits du terroir et de la mer :
- sardines de la Méditerranée en filets mi-cuits à la fleur de thym,
- chaud froid de foie gras des landes, aux queues d’écrevisses, cueillette de petits pois et laitue
- loup de ligne, en filet, viennoise de noix et amandes fraîches, vinaigrette tiède aux petites girolles, artichauts, pois gourmands et calamars relevés aux condiments méditerranéens.
- ormeaux de pleine mer à la provençale, jus de coquillage aux huîtres, bouillon kumba-dashi.
Le « Montecristo » régale les gourmets dans un cadre idyllique face à la pinède odorante.
Le chef a trouvé son style et ne veut pas en changer, cette cuisine audacieuse et colorée, cette gastronomie régionale lui réussit et est récompensée. En novembre 2011, Le Monte Cristo fait son entrée parmi les Grandes Tables du Monde.
On pourra aussi apprécier cette cuisine pétillante façon bistrot, servie au nouveau restaurant de l’hôtel le « San Felice ».
Christophe Bacquié poursuit son chemin avec bonheur, bonne route vers les étoiles !
Joséphine de Caumont
Terroirs de Chefs