Jean-Pierre Vigato
Le cuisinier qui aurait pu être acteur
Jean-Pierre Vigato est aujourd’hui à la tête d’Apicius, l’une des restaurants les plus courus de Paris tant par sa cuisine que par son architecture.
On pénètre d’abord dans le jardin d’un splendide hotel particulier et on est ensuite séduit par la décoration à la fois moderne et chaleureuse et définitivement ébloui par la cuisine qu'on y savoure.
Quel chemin parcouru ! D’origine italienne, le jeune Jean-Pierre découvre la cuisine par sa mère qui réussit comme personne les plats classiques de la cuisine bourgeoise. C’est elle qui le poussera vers ce métier en le mettant en apprentissage dans différentes maisons de la périphérie parisienne dont le « moulin d’Orgeval ».
Son premier poste il l’obtient chez « Albert » à Montparnasse où il apprend la salle, les clients mais aussi la cave et les vins, deux découvertes qu’il n’oubliera jamais.
Il s’offre ensuite un restaurant à coté de Fontainebleau qu’il revend avec profit pour revenir à Paris.
Premier point de chute à Montparnasse au « Grangousier » où il obtient sa 1ère étoile au Michelin en 1979.
Il ouvre ensuite le 1er « Apicius » dans le 17ème arrondissement qui le lancera définitivement comme l’un des chefs parisiens où il faut avoir une table dans les années 80. Il est à l’époque admirablement secondé par sa femme Madeleine qui sait comme nulle autre apprivoiser voire tenter les clients gourmands.
Mais le chef au physique de jeune premier du cinéma italien ne s’arrête pas là. Car c’est son mode de fonctionnement : toujours plus haut, toujours mieux. Il se fixe donc un nouveau challenge en intégrant les locaux d’un magnifique hôtel particulier dans le 8ème : travaux pharaoniques, décoration somptueuse …et financement au diapason !
Mais là encore Jean-Pierre Vigato relève le défi en peu de temps grâce à l’afflux des gourmets qui font la queue pour sa cuisine. Car nul ne sait comme lui cuisiner les abats par exemple : sa tête de veau Veuve Cliquot, ses foies gras poêlés, ses ris de veau sauce poulette en font courir plus d’un…sans compter le gibier qu’en chasseur passionné il cuisine à merveille.Il est couronné en 1987 de deux étoiles au Michelin.
Et comme si cela ne suffisait pas il ouvre en 2009 « la cuisine du français » du célèbre palace la Mamounia à Marrakech.
Mais ce portrait ne serait pas complet sans parler de ses protégés. Car le grand chef a souhaité aidé ceux qui parmi ses équipes souhaitaient comme lui tenter la grande aventure. De la « Manufacture » à Issy-les-Moulineaux en 1988 avec Jean-Christophe Lebascle à « l’A& M Bistrot » avec Tsukasa Fukuyama et Jérome Gangneux au « 6 New York » il prend plaisir à « donner ce petit coup de pouce» aux nouvelles générations.